• Après quelques temps de vacances j'ai décidé de me lancer sur un nouveau projet !

    Je mets en suspend la réalisation des ukes en matériaux composites pour le moment mais j'y reviendrai dans quelques mois.

    L'idée est donc de réaliser un ukulélé "classique" de taille concert, diapason 381 mm (15"), avec 14 frettes hors du manche. J'ai beaucoup hésité entre un schéma classique symétrique ou pan coupé ou assimilés et mon choix s'est finalement arrêté sur un profil classique car contrairement à mon habitude je vendrai peut-être ce Uke vu que je n'ai plus vraiment de place à la  maison. C'est pourquoi je fais un modèle symétrique afin qu'il puisse autant être pour gaucher que droitier...

    Je vise donc aussi du High End (en espérant ne pas me gameller car ce sera mon premier) car si c'est pour faire moins bien que les Chinois et leurs prix plus qu'accessibles il n'y a aucun intérêt.

    Je pars donc d'une feuille blanche car je ne veux pas bêtement recopier un plan existant cela m'intéresse moins...

    J'ai choisi des bois premium mais pas non plus trop fous car s'il doit aller au rebus...

    Ce sera donc de l'Acajou du Honduras (et non de l'Acajou Africain pourtant 7 à 10 fois moins cher), pour un All Solid Mahogany car j'aime bien aussi cette essence. Donc corps et manche en Acajou du Honduras avec un manche une pièce renforcé avec une tige carbone (car j'aime bien les manches assez fins). Avec évidemment une liaison par montage de talon à l'Espagnol...

    Un barrage en X bracing long, entre ce que fait aNueNUe et le luthier Ron Saul car j'aime bien la sonorité que cela apporte on verra ce que cela donne.

    Placage de tête, touche et chevalet en ébène.

    Mécaniques Gotoh UPT. 

    Et quelques surprises made in Normandie !

     

     

     

     


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  • Alors voici un post qui je l'espère permettra au néophyte de s'y retrouver un peu dans la jungle des ukulélés qui pullulent...

    La première chose à avoir en tête c'est qu'un ukulélé et bien ca sonne ukulélé qu'il coûte 20€ ou 10000€...alors pourquoi y mettre tant d'argent...ce n'est pas si simple...

    C'est souvent comme pour beaucoup de chose pour les derniers % de "performances" supplémentaires cela coûte beaucoup ...autrement dit cela ne suit pas une progression linéaire.

    Il faut, je pense, considérer trois éléments principaux lors de l'achat d'un ukulélé au delà du format qui dépendra de chacun entre le soprano, le concert, et le ténor (nous n'évoquerons pas ici le Baryton qui est le plus "gros" ukulélé mais n'est pas accordé de la même façon que les trois précédents). Le format original est le format soprano qui a un diapason (longueur de la corde vibrante i.e. longueur entre les deux sillets) aux alentours de 13", et oui venant des US principalement et historiquement les diapasons ont été donnés en pouces ce qui fait qu'on se retrouve souvent avec des valeurs "non rondes" après la conversion en métriques ; 15" pour un concert et 17"pour le ténor...

    Le son d'une corde vibrante dépendant de sa masse mais aussi de sa longueur vibrante on se doute intuitivement que plus la corde sera longue plus le son sera grave et profond...le format soprano sonne donc moins grave que le concert qui sonne moins grave que le ténor. A cela se rajoute une table d'harmonie généralement plus grande en fonction du format la puissance du son ira avec (pour une construction équivalente) et généralement un volume de caisse plus conséquent qui aura une influence sur le timbre et la profondeur du son...

    On conseillera souvent le format concert aux débutants car c'est un format plus "passe partout" mais tout le monde est capable de jouer de tous les formats. Les joueurs de fingerpicking préféreront les tenors pour leur espacement de frettes plus généreux, et les joueurs rythmiques préfèreront peut-être davantage le soprano pour son coté boxy (sans trop de sustain qui se prête bien aux cotés percussifs). Mais rien n'est figé et chacun peut jouer invariablement sur n'importe quel format, il faudra juste qu'il s'y adapte avec plus ou moins d'aisance...

     

    Les trois éléments à prendre en compte sont donc selon moi (mais cela n'engage que moi), le son, l'esthétisme, et la jouabilité !

    Le son : La première chose c'est qu'il vous plaise et ce qui vous plaît ne plait pas forcement à votre voisin, nous avons tous une "acuité" sonore qui nous est propre, et en plus elle varie au fil du temps...mais le son peut être caractérisé par des éléments factuels, puissance en db, sustain en s, la richesse du spectre sonore qui définit le timbre, etc.. et aussi et c'est très important la justesse ou l'intonation c'est à dire que votre ukulélé ne sonne pas faux et que si on joue un Do ce soit bien un Do et non un Do#...

    Car cela ne sert à rien d'avoir un uke qui sonne bien mais pas partout...

    L'esthétisme : Là c'est pareil c'est propre à chacun, certains préféreront du bling bling et pas d'autres...sachez tout de même que le prix sera différent en fonction des éléments de décoration qui peuvent couter très chers en fonction des matériaux (nacre véritable, ou synthétique...bois vs plastique...). En fait ce qui devrait coûter le plus cher c'est la main-d'oeuvre mais tant que les pays asiatiques auront des taux de mains d'oeuvres si bas, les fabricants pourront proposer des ukulélés "bas de gammes" avec beaucoup de fioritures puisque le temps coûte peu là-bas...(trop peu !).

    Mais attention à ce que le ramage soit en rapport au plumage car acheter un uke uniquement parce qu'il est beau peut vous conduire à de lourdes déconvenues...

    La jouabilité : Et c'est peut-être un point qui n'est pas vraiment pris en compte par les débutants non éclairés, vous pouvez avoir le plus bel instrument qui chante comme un rossignol mais s'il est injouable vous ne le jouerez pas par définition...Cela peut être dû à la forme de l'instrument, son poids, son équilibre, et ses actions. L'action c'est la hauteur qui sépare le haut de la frette et le bas de la corde. Si l'action est trop haute, en plus de fausser généralement l'instrument, elle le rend pénible à jouer notamment en première case ou vous aurez des barrés difficiles et douloureux...des sensations peu agréables et une fatigabilité accrue... Alors effectivement cela peut se régler mais pas toujours en fonction de la qualité de la planéité du manche et de son inclinaison...et certains fabricants sont très approximatifs...et faut-il encore que vous soyez en mesure de le faire vous-même car s'il vous faut passer chez un luthier pour un ukulélé bas de gamme le jeu n'en vaudra pas la chandelle...

    C'est très bien tout cela mais cela ne nous aide pas vraiment....

     

    Alors je vais vous dire ce qui selon moi caractérise un bon uke...

    Donc au delà des aspects subjectifs ce qui fait le son d'un uke c'est sa construction et sa composition et les cordes montées qui parfois révèlent un uke ou pas..

    Dans sa construction il y a plusieurs choses qui interviennent principalement : la qualité des bois, les barrages, la liaison corps manche...

    La caisse est fabriquée pour les ukes les plus bas de gamme tout en laminé ou stratifié ou contreplaqué, en fait ce sont différentes couches de bois de différentes qualités collées entre-elles comme des tranches d'un sandwich, avec des bois très bon marché et une couche de bois ornemental très fine sur la face externe, afin de faire croire qu'il s'agit d'un beau bois...

    Ces bois résonnent beaucoup moins bien qu'un bois massif du fait de leur structure (fibres croisées, couche de colle entre chaque strate...) mais ont l'avantage d'être moins fragiles...

    Ensuite nous avons les ukulélés avec table massive et dos et éclisses en laminé...c'est un assez bon compromis quand on sait qu'environ 90% du son vient de la table comme l'a démontré au XIX° siècle le très grand luthier Antonio de Torres, père de la guitare classique, qui a réalisé une guitare avec dos et éclisses en papier mâché...pour "prouver" ses dires.

    Malheureusement  les constructeurs "souvent" asiatiques qui mettent une table massive ne prenne pas le même soin dans le reste de la construction que ne le faisait Torres. Et c'est plus souvent un argument marketing qu'autre chose, la table étant parfois très épaisse et ne resonnant donc pas vraiment beaucoup plus qu'une table laminé. C'est donc du cas par cas et il faut dénicher la bonne construction...

    Enfin viennent les ukulélés "all solid" tout massif où la plupart du temps un effort de fabrication est fait avec des tables assez amincie pour qu'elles vibrent enfin et ont un bracing (barrage, barres harmoniques...) qui normalement donne les caractéristiques sonores souhaitées...

    Mais là encore le "All solid" n'est pas le graal en soi, du all solid Mahogany d'Afrique ne coute même pas 10€...pour de l'Acajou du Honduras compter 6 à 10 fois plus, il y a surement une raison non ?

    La qualité du bois va donc avoir une importance sur la sonorité et sur l'aspect esthétique...c'est pourquoi les flammés l'emporteront sur les érables classiques ou autres essences  alors que le son ne variera pas, tout comme le Curly AAAAA sur un Koa de base...

    Les bracing apportent ensuite en fonction de leur configuration et du bois associé un timbre sonore spécifique à l'instrument, il suffit pour s'en convaincre d'écouter un ukulélé Martin avec des barrages classiques (fans) et un aNueNue U200 ou U3K qui ont un barrage spécifique Mont-Fuji. D'ailleurs Martin avait fabriqué ses premiers ukulélés comme des petites guitares mais le son ne correspondait pas au son attendu typique du ukulélé et ils ont revu entièrement leur copie pour obtenir le succès qu'on leur connait. 

    Ensuite c'est le manche qui apporte aussi une tonalité au ukulélé car il laisse passer telles ou telles fréquences agissant un peu comme un filtre et il interfere donc au niveau vibratoire avec le corps. De la même manière, le bois qui le compose aura une influence sur le son mais surtout la liaison qui le lie au corps. Et on dénombre tout un "tas" de types de liaison et je vous donnerai ici selon moi les principales et leur "classement" qualitatif. Je vous renvoie vers une vidéo sur les liaisons ou j'explique un peu tout ça.

    Le meilleur montage est le montage à l'Espagnol (ou talon Espagnol) qui permet la meilleur transmission vibratoire entre le corps et le manche, mais très rarement réalisé car artisanal obligeant toute la construction du uke autour de cet assemblage.

    Puis la liaison Dovetail, liaison en queue d'arronde, qui a une bonne qualité de transmission et que Martin utilise depuis plus d'un siècle (Gibson aussi sur ses guitares et d'autres...).

    La liaison tenon mortaise utilisée par Kamaka par exemple.

    La liaison vis qui ne semble pas trop mauvaise que je mets au même niveau que les liaisons par tourillon (alors que des grandes marques utilisent malheureusement ce type d'assemblage...comme Kanile'a...)

    C'est le discours que je tiens depuis plusieurs années au grand dam de certains. Mais je confirme et je maintiens ce choix qui m'a été renforcé par une discussion avec M.Johnson président de aNueNue qui utilise des montages tourillons sur ces entrées et milieux de gammes, une liaison dovetail sur les séries AKK, AMM et UC200, et un montage à l'Espagnol sur le très haut de gamme 3K et 5K...ce n'est pas un hasard !!!

    Ensuite certains parlent de l'apport du bois de la touche sur le son et ce ne sont pas des débutants puisqu'il s'agit des gens de chez SUS mais je suis beaucoup plus circonspect sur ce point, car normalement le son ne dépend pas de la touche vu que souvent on ne la touche même pas et que secundo la longueur vibrante est entre le sillet de chevalet et la frette et pas notre doigt...donc la touche pourrait être en bêton que ce serait la même chose je pense...

    Vous voilà plus avancé ? Je l'espère...

    Si vous débutez complètement prenez un uke qui vous plaît esthétiquement pour le plaisir de le regarder et que cela vous incite à le prendre en ne prenant en compte que cet aspect et votre budget...

    Si en revanche vous savez que vous voulez un bon uke et que vous partager l'idée que le prix s'oublie mais que la qualité reste alors privilégiez un bois massif qui aura aussi l'avantage de se bonifier en vieillissant (et c'est là encore un long débat que ce soit chez les guitaristes ou ukulélistes entre ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas....j'espère pouvoir apporter une réponse claire et définitive sur ce sujet d'ici quelques mois avec preuves à l'appui...mais ce sera un autre post).

    Alors vous vous dites peut-être : oui il est bien gentil mais je n'ai pas 500 voire 1000€ à mettre pour du all solid...rassurez vous on en trouve de très bons à partir de 200€ qui cochent pas mal de points cités plus haut....après les prix peuvent s'envoler jusqu'à plus soif  c'est évident !

    Voilà si vous avez des questions ou compléments ou remarques, mettez les en commentaires.


    3 commentaires
  • Non je ne suis pas mort...pas encore, mais j'ai eu pas mal de trucs à faire et si j'ai commencé la revue de l'UC3K je suis loin d'avoir terminé...mais surtout je me sens dans l'obligation de fabriquer un système qui effectuera la battue et le note à note à ma place pour éviter la variabilité, faible mais existante, de mes battues à la main...et comme je voudrais faire des mesures comparatives plus fines il me faut avoir un protocole "irréprochable" ou au moins le plus possible. Donc j'ai du bricolage à faire avant de pouvoir refaire mes revues...

    En parlant de bricolage j'en ai davantage depuis que les chats ont pris l'arbre à ukulélé pour un arbre à chat

    et l'ont fait tomber avec les ukes dessus (heureusement ce sont les ukes qui ne craignent pas grand chose ou n'ont pas une énorme valeur pécunière...il n'en demeure pas moins que l'un d'eux n'a pas du tout supporté la chute... Sales bêtes !!!


    6 commentaires
  • A la demande d'un membre d'un forum pour qu'il se décide sur l'achat ou non du Mini.

     

    Et j'avais ensuite fait quelques essais et mesures pour apporter des valeurs objectives...

     

     

     


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  • Une petite modification pour corriger l'usure des frettes en polycarbonate...

     


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